jeudi 23 septembre 2004

Petites chroniques travailleuses en temps de crise (part. 1)

Dans une situation de crise (grave)comme celle que "mon" entreprise traverse en ce moment, on voit la personnalité profonde des gens. En gros, pour résumer, le pire et le meilleur de chacun apparaît au grand jour.

Il y a plusieurs catégories de gens :
- ceux qui se bougent pour savoir où on va et éventuellement pour que les intérêts de tout le monde soient défendus au mieux,
- ceux qui attendent de pouvoir se sauver dans les meilleures conditions possibles (traduction : avec un chèque),
- ceux qui cherchent un nouveau taf,
- ceux qui s’en foutent,
- ceux qui font l’autruche pour ne pas se déconcentrer dans leur boulot quotidien,
- ceux qui sont prêts à tout pour garder leur place,
- et puis d’infinies variations autour de toutes ces catégories.

Hier est apparu : le manager qui veut remotiver son équipe à tout prix (sous-catégorie du « prêt-à-tout-pour-sauver-sa-tête »).
Il cherche un moyen de faire taire les rumeurs qui courent dans son équipe et nuisent à l’ambiance et à la productivité.
Il réfléchit…
Il réfléchit…
Il réfléchit encore…
Et subitement, paf, une idée ! L'idée !!!

Il balance un mail "interne et confidentiel à ne pas diffuser toussa" où il revient sur toutes les inquiétudes que tout le monde a et dément tout en bloc. Fausses informations à l’appui quand même, puisque les vraies informations démotiveraient n’importe qui, même le plus enragé des Stakhanov de la grande époque soviétique.

Le problème, c’est qu’évidemment, ça a fait le tour de la boîte. Et que tout le monde a vu qu’il avait écrit un texte à base de bobards.
Et hop, il se retrouve avec un énorme panneau "manager qui a pété les plombs" sur le dos.
Très loin du résultat espéré, donc.

Finalement, il y a des moments où il faut peut-être savoir attendre si on tient vraiment à garder sa place.


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