jeudi 30 septembre 2010

Hypocondrie, mon amie

Depuis le début de la semaine dernière, il m'est apparu que je ne pouvais plus reculer devant le boulot qui me guette du coin de l'œil.

Bizarrement, au lieu de m'y coller comme toute personne sensée, j'ai été assaillie par une nuée de symptômes de tout un tas de maladies diverses. Avec en point d'orgue un vrai blocage des épaules et du diaphragme. Ben oui, je ne vais pas être bloquée dans mon boulot par un bête rhume, quand même.
Pour faire bonne mesure, j'ai entamé la Maladie de Sachs, ça permet d'alimenter la machine à cogiter à peu de frais.
Après une semaine de douleurs et de scrutation de mon état, j'ai fini par m'y faire : je dois me mettre au travail, et tant pis (tant mieux) si mon avenir professionnel dépend de ce que je vais faire là, tout de suite.
Étonnant comme ça fait disparaître les symptômes, de changer d'attitude.

Une de mes copines est médecin aux urgences. Hier, on parlait de nos cancers et/ou anévrismes imaginaires... Elle m'a conseillé de me documenter sur la sclérose en plaque, il parait que ça présente un bon potentiel de symptômes à exploiter...



PS : apparemment, j'ai un problème de commentaires... si quelqu'un le voit, peut-il me mailer pour me dire ce qu'il en est ? merci.

jeudi 23 septembre 2010

Interlude musical

En raison de l'appel par plusieurs organisations syndicales à la journée d'action pour les retraites , nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de vos émissions...

Avant, ça m'embêtait drôlement, ces ruptures dans ma routine de réveil, les matins de grève.

Et puis en fait, la programmation musicale est tellement chouette, que finalement j'aime bien ces matins hors du temps, de temps en temps. Il y a bien des morceaux qui me plaisent moins, mais dans l'ensemble, cet enchainement, varié, m'emmène à droite à gauche dans des endroits où je ne serais pas forcément allée.
Et puis il y a toujours des chansons que je traine depuis longtemps, alors que demander de plus ?




(d'aller manifester !)

PS : j'ai hésité avec 5 ou 6 autres, mais c'est la chanson qui m'a vraiment sortie du sommeil.

mardi 21 septembre 2010

L'Italie et moi (1er temps)

Vous en souvenez peut-être, parce que j'en ai déjà parlé ici et , ou vous le savez, mais je suis à moitié italienne.

A moitié, c'est un concept intéressant mais ça reflète mal la manière dont je le ressens. Je dirais plutôt que je suis alternativement française (parfois lorraine, parfois parisienne, parfois la gamine du quartier d'Amiens où j'ai grandi) et italienne. Mais pas italienne comme quelque chose que j'ai connu et vécu. Italienne comme quelque chose qui viendrait de loin, par essence, en quelque sorte.

C'est venu la première fois que j'ai mis les pieds dans la région de ma fille. J'étais chez moi, tout simplement. Sans que ce soit vraiment explicable.
J'avais eu peu de vrais contacts avec le pays avant ça. Juste que je me souviens des chansons en dialecte que ma grand-mère nous chantait quand nous étions petits, de ses disputes avec mon grand-père, en italien forcément, alors que les bons moments étaient plutôt en français, de la nourriture, bien sûr, avec les plats codifiés selon la fête du moment.

Plus tard, nous avons vécu à Grenoble. Là, il y a une communauté suffisamment grande et qui n'a pas coupé le lien pour qu'il y ait des cours d'italien à l'école primaire. Je les ai suivis un an, ces cours, et nous sommes partis 2 jours à Gênes en voyage scolaire.
Un souvenir de spaghetti au pesto (et d'enfants horrifiés par cette sauce sans tomate), de chambres dans une maison de bonnes soeurs, avec crucifix au-dessus du lit et de bananes récupérées sur le port de Gênes (la trouille qu'on se donnait à imaginer la tarentule cachée dans un régime).

Et puis plus de contact pendant pas loin de 15 ans, comme si ce morceau d'identité n'avait jamais existé.

mercredi 15 septembre 2010

Caos calmo

Il y a des livres que je termine à regret. Allez savoir pourquoi, Chaos calme (Caos calmo en VO) de Sandro Veronesi en fait partie.

Peut-être parce que je l'ai commencé cet été, à la plage, sous le soleil du sud de l'Italie. Sur cette plage qui m'est chère. Et que le finir, c'est finir vraiment les vacances.

Ou parce qu'il est comme ces gens qu'on n'approche difficilement mais qu'on ne veut plus quitter une fois qu'on les connait mieux.

Ou peut-être parce que le thème n'en est pas facile : le décès d'un très proche et comment le monde se recompose après. Ce qu'on éprouve, ce qu'on n'éprouve pas, et ce que ça génère en nous.

Sans doute parce qu'il parle de liens familiaux (de parents et enfants, entre frères), et que c'est un sujet qui m'est cher.

Et parce que j'ai aimé ces scènes qui racontent comment les autres vous mettent face à ce qu'ils attendent de vous dans des circonstances pénibles. Et les portraits brossés en quelques pages, à coup de petits détails.

Et puis, parce que derrière un air de petit bouquin, il y a une richesse qui ne saute pas aux yeux.


Sûrement aussi parce qu'après une scène de départ vive et forte, c'est un récit qui vous emmène dans une lenteur et une immobilité qui n'en sont en réalité pas.

Un de ces livres dont on a envie de remercier l'auteur de nous rendre un peu plus attentif au monde, malgré quelques longueurs apparentes.
Typiquement le genre de livre qui me donne envie de savoir mieux l'italien pour le lire en VO...

En attendant, j'ai très hâte de voir la version filmée (en italien, s'il vous plait). Pour voir comment cette histoire presque statique a pu être transcrite. Et puis pour Nanni Moretti, bien sûr.

lundi 13 septembre 2010

Sur le chemin du métro

Le matin, quand je vais prendre le métro, je vois souvent les mêmes gens qui regardent passer les autres, ceux qui vont au travail, ou ailleurs (allez savoir où ils vont vraiment, tous ces gens).

Souvent sur la place qui mène à la station, depuis 3 ou 4 ans, il y a celui qui demande "vous avez pas une p'tite pièce", de sa voix usée, éraillée, sur ce ton à moitié agressif, à moitié suppliant.

Plus loin, dans l'espèce de tunnel, il y a un musicien. Un monsieur tout rond, yeux bridés, sourire sympathique, guitare qui ne se fatigue jamais. Il a toujours l'air de bonne humeur, hiver comme été, avec sa pile de CD et ses airs qu'on aime forcément, et qu'on fredonne quand on ne le voit déjà plus. Mrs Robinson, des chansons des Beatles...

Et puis, en arrivant à la station, cette dame qui a la cinquantaine et des cheveux taillés de travers, que je vois depuis que j'habite dans le coin... 12 ans maintenant. Le matin, un homme l'accompagne puis il revient la chercher en fin de matinée. Il la protège, sans doûte. Au début, elle était toujours avec un autre, un type en mauvais état, qui un jour a disparu. Elle a un regard qui me donne de la peine, jour après jour.

Le soir, en rentrant, il y a le marchand de fleurs, qui embauche des gens pour tenir son étal. Souriant.
Et puis parfois la dame.
Et presque toujours celui qui cherche "une p'tite pièce".
Et un autre, que je vois aussi depuis le début. Un monsieur presque vieux, d'une dignité impressionnante avec sa barbe et ses longs cheveux propres et son air de sage. Il est assis et il lit. Il a l'air libre.

jeudi 9 septembre 2010

Cent fois sur le métier tu remettras l'ouvrage

et sans rechigner, s'il te plait.

Voila donc 9 mois que je suis officiellement sans emploi.
Au début, je ne l'ai pas trop remarqué. Pour plusieurs raisons.
D'abord parce que le plan de licenciement a mis des mois à se mettre en place, et que si je n'avais plus de missions officielles liées à mon poste, mes attributions de représentante du personnel m'ont tenu (très) occupée pendant quelques mois.
Puis les licenciements ont eu lieu. Et nous, salariés protégés, avons été installés dans des locaux à part en attendant l'autorisation administrative de licenciement.
Une espèce de routine bizarre, dans des locaux déserts, s'est installée. On se retrouvait quelques jours par semaine, un peu avant l'heure du déjeuner, et c'était plutôt sympa d'aller manger un morceau entre quelques uns dans le quartier Montorgueil avant d'être dispersés aux quatre vents.
A côté de ça, on profitait de l'endroit pour se préparer plus ou moins assidument à la suite.
Dossiers pour reprendre l'école pour les uns, réflexion sur une entreprise à créer ou un nouveau boulot pour les mêmes et pour d'autres, grand voyage pour certain.

Et puis, on nous a gentiment (mais fermement) prié de lever le camp quand l'inspection du travail nous a rendu notre liberté.

A ce moment-là, j'avais déjà fait ma rentrée dans ma reprise d'études, et un autre rythme de travail s'était installé. Je ne me suis pas encore sentie "inactive". D'ailleurs je ne l'étais pas, entre le travail des cours et les travaux que je faisais pour réaménager mon chez moi.
Et puis l'année scolaire s'est terminée, et c'est le moment où j'ai lâché.
Comme ça, pouf.

Six semaines de vacances, avec une voiture. Luxe. La pounette et moi, nous avons pu aller où nous voulions pendant tout l'été. Grand luxe, même.
Toujours pas de sentiment de non-emploi pour moi. Normal, je n'ai pas arrêté de faire des choses pendant ces six semaines.

Et puis voila la rentrée, un rythme à trouver... et une thèse professionnelle à écrire, qui doit servir de base à ma future activité. Et c'est maintenant que je prends la mesure de mon nouveau statut un peu précaire, même si j'ai plutôt confiance dans l'avenir. Parce que mon idée me plait à moi et à ceux avec qui je veux travailler, et qu'elle intéresse les gens à qui j'en parle. N'empêche, tout repose sur moi et ça, l'air de rien, ça me met une petite pression.

mardi 7 septembre 2010

On y retourne

*titre trompeur*

On n'y retourne pas, on va faire autre chose.
Pour autant qu'on puisse faire autre chose, bien sûr.

Donc voilà, bientôt 18 mois sans écrire ici, sans vraiment écrire d'ailleurs, et puis je me rends compte que j'ai besoin de me construire un peu de structure pour pouvoir avancer sur le chemin que j'ai commencé à me tracer.

Bientôt 18 mois, la fin de 10 années de travail dans la même boîte (ou presque, puisque c'était une expérience sismique), un nouveau métier à inventer, une thèse professionnelle à écrire.
Beaucoup de choses pendant ce temps, beaucoup, à tous les niveaux. Et encore beaucoup d'autres à venir.
Et donc, pas d'écriture pendant ce temps, pas vraiment.

Je remets donc le métier sur l'ouvrage. On verra comment ça se passe.