lundi 27 décembre 2010

Noi ci mettiamo il cuore

(in Calabria).

Je souhaite de tout coeur que vous ayez passé un Noël aussi délicieux que le mien. Quelques jours à préparer ma maison et ma table à accueillir la famille, autour d'un repas de Noël presque calabrais (un pranzo di Natale calabrese).

Tout le monde a pu venir malgré la neige, la bonne humeur était là, les enfants se sont bien amusés (et je pense retrouver des vestiges de la chasse aux bonbons sauvages organisée par ma grande pendant quelques semaines...), les cadeaux ont fait des heureux et on a bien mangé (merci la cousine d'Italie qui m'a transmis les renseignements qui m'ont aidée à construire mes menus).

Mon plus beau cadeau : ma mère a aimé mon essai pour lui faire le gâteau de son enfance.

Et vous, c'était comment ?

vendredi 10 décembre 2010

Une petite pause dans ma journée

Ça vous arrive, parfois, d'avoir mille trucs à faire, et d'avoir envie d'en parler à l'un ou l'autre les gens que vous aimez bien, et de ne pas pouvoir, parce que tout le monde est occupé, ou pas d'humeur ou pas intéressé par le truc dont vous voulez lui parler ou... (ajoutez ici vos descriptions personnelles) ?

Je navigue depuis quelques jours entre obligations, rendez-vous, activités de la pounette. J'accumule les observations, les ressentis, les nouvelles idées, les petites joies, les agacements aussi.
Je vois pas mal de monde, et je vois que beaucoup sont tendus, stressés, au bord de la rupture.
Je voudrais parler de tout ça avec d'autres, et paf "ce n'est pas le moment". Pour des questions d'agenda, de mauvaise humeur aussi, ou de manque de forces pour recevoir.

C'est un peu troublant. Je suis fatiguée aussi, tout ne se passe pas comme je voudrais, bien sûr (est-ce que ça arrive jamais ?), mais je ne peux pas renoncer à écouter les autres. Ou alors très brièvement, pour me recentrer un peu. Ça m'inquiète aussi, pour ces gens que je sens au bord de la rupture. Est-ce que ça peut se dire : "je sens que tu vas mal... est-ce qu'il y a quelque chose qui pourrait t'aider ?"
Je ne sais pas trop. J'écoute ce qui déborde, je m'efface si je sens que c'est ce qu'on attend de moi. En me demandant si je fais bien.

Et en chemin, je fredonne du Bashung...
Les porteurs n'iront pas plus loin, pas plus loin
Docteur Livingstone le sait bien, lui, le sait bien
Malédiction, malédiction, malédiction, malédiction
Tous en scène...

vendredi 3 décembre 2010

Edouard B.

J'aime bien Edouard Baer.

Je l'ai déjà croisé rue Daguerre, avec son air tranquille et son regard mi-rieur, mi-sérieux, observateur en tout cas.

J'aime le côté absurde et très humain de ses spectacles, le fait qu'il mette en avant une troupe, ses bons mots conjugués à ceux de François Rollin.

Son côté doux-dingue.

Bref.

Et j'aime quand il sort ce genre de phrases : "Tout le monde a l'air d'adhérer à la phrase : "Ouh là là, moi je ne veux pas de prise de tête, je veux qu'on m'foute la paix, j'veux être peinard." Ça s'appelle la mort. C'est très simple. Ou les nanas : "Oh ben moi c'est zéro prise de tête, j'veux pas un mec qui me prenne la tête." Ah ben ça, dès qu'il y a du sentiment, y a de la prise de tête (...) Je crois qu'il faut accepter de se laisser un peu déranger."

C'est tiré de là : Edouard Baer dans le cabinet des curiosités

jeudi 2 décembre 2010

Humeur marmotte

Il neige depuis quelques jours. Enfin, il neigeait encore ce matin quand j'ai accompagné ma mouflette à l'école, puis une maman-copine boire un café au chaud.
J'étais pleine d'allant, prête à rejoindre une copine de promo pour une journée-viens-on-va-travailler-sur-nos-mémoires, quand patratas, son RER ne circule pas, on annule la séance.
Flûte, alors.
Mais là, ni une, ni deux, mon sens de l'improvisation légendaire entre en action illico : je décide de rester au chaud. Oui, je sais, c'est très courageux de ma part de prendre une décision pareille sans tergiverser.

Je plaisante un peu, mais j'aime bien cette torpeur douce, les pieds dans mes chaussons de montagne, un œil de temps en temps sur le ciel blanc... Ca me donne presqu'envie de dormir, d'autant que ce froid me fatigue.
Tiens, il me manque une tasse de thé chaud.

Mais quand même, je travaille, au moins un peu. Mon agenda tout neuf se remplit. Et si j'ai du courage, je ressortirai même ce soir !


Une image de neige de ma collection...

samedi 27 novembre 2010

Montagnes russes

1ère partie, écrite en mai 2005

Depuis quelques années, ma vie passe par des hauts et des bas. Comme tout le monde, certes, mais avec beaucoup de dénivelé à chaque fois, et toujours soudainement. Genre vu de l'extérieur, ça semble pas impressionnant, mais dans la nacelle, parfois ça secoue bien.
Ce qui me plairait, ou plutôt ce qui me reposerait, ce serait une vie normale, régulière, de la stabilité et de la constance en quelque sorte.

Un peu à l'image de mon patron, en fait, qui en six mois de présence, n'a jamais pu nous fournir la moindre réponse à une question tout seul et nous a lu à chaque fois des messages de ses patrons à lui ou de notre futur repreneur, mais jamais un truc de lui. Un remarquable effort de constance, non ?

Tout compte fait, je vais plutôt garder mes montagnes russes et tenter d'en adoucir les reliefs... Ce sera mieux que le grand ennui.

*** 


2ème partie, novembre 2010

J'ai changé de montagnes russes. Cette fois, je les ai choisies.
Cette idée de changer de voie que j'ai saisie quand j'ai été licenciée l'implique. Ce n'est pas toujours confortable. Ça me donne parfois des frayeurs : qu'est-ce que je vais faire si ça ne marche pas ? Est-ce bien prudent de s'engager sur un chemin sans filet de sécurité avec cette fillette qui n'a rien demandé ? Est-ce que je saurai m'organiser assez pour me débrouiller et qu'on vive correctement ?
Mais aussi des moments de joie, quand je vois que ça avance, quand je peux passer du temps sur des sujets qui m'intéressent vraiment, quand je me sens en accord avec moi-même dans mon activité.
La grande différence par rapport à il y a 5 ans, c'est que je ne subis plus dans la même mesure les cahots de la route parce que je l'ai aplanie et balisée, que j'ai mis des protections autour et des amortisseurs. 

Il y a quelques jours, j'étais en plein doute, quelques discussions, quelques éléments de réflexion glanés ici et là, quelques nouveaux contacts, quelques bonnes nouvelles plus tard, ça va mieux. La motivation est là, et d'un coup, tout va plus vite.

jeudi 18 novembre 2010

N°11



Elle a toujours eu ce regard à la fois doux et malicieux, à tous les âges. Celui de quelqu'un dont on ne se doute pas un instant qu'il vient de vous jouer une bonne blague.

Ce regard qui fait qu'on lui pardonne tout.
Les pièces chapardées dans le porte-monnaie de maman pour nous acheter des bonbons.
Les mauvaises notes parce qu'elle avait trop rêvassé au lieu d'apprendre ses leçons.
Les sales blagues faites aux garçons qui nous embêtaient en essayant de soulever nos jupes.
Le garçon dont je rêvais et qui l'a choisie, elle, pour son regard rieur...

Nous avons grandi l'une à côté de l'autre, pas jumelles, mais tout comme. Malgré les quelques mois d'écart, dans la même classe, avec les mêmes amis.
C'est vers elle que je me tournais quand j'avais besoin d'aide, c'est vers moi qu'elle venait soulager ses chagrins.
Et nos fous rires, à se rouler dans nos lits jumeaux quelle que soit la blague, aussi peu drôle soit-elle, qui les faisait durer des heures.

Nos vies suivent leurs chemins, différentes l'une de l'autre. Parfois nous nous sommes opposées. Très fort, et ça arrive encore de temps en temps.
Mais quand elle me sort ce regard-là, rien ne peut me séparer de ma sœur.



Ma participation au jeu d'Akynou
et une dédicace à ma sœur et à mon frère, parce que lui aussi.

jeudi 4 novembre 2010

Un pas après l'autre

Non, je ne suis pas repartie dans les limbes du net.


Mais après bien des angoisses, j'ai réussi à me lancer pour de bon dans mon travail. Pour dire la vérité, on m'a un peu poussée, mais le résultat est là, alors j'en profite.
L'angoisse du lendemain, parce que j'ai du mal avec l'incertitude qui pèse sur mon avenir professionnel, et donc sur la stabilité du toit que j'ai mis sur nos têtes, à la pioute et à moi. Alors qu'objectivement, je n'ai jamais eu autant de possibilités devant moi, ni autant pour faire face en cas de coup dur...

Et aussi, l'angoisse de la page blanche.
Du coup, j'ai envoyé ma candidature dès à présent pour commencer mon activité en freelance et ça me fait avancer sur ma fameuse thèse. J'écris, je formalise le questionnaire que j'irai proposer en entretien.
Je lis des tas de choses sérieuses et intéressantes sur le monde du travail, et surtout sur le dialogue social. Je regarde des documentaires et des films, je réfléchis.
J'en parle autour de moi, ça intéresse les gens, on dirait. Paradoxe de notre pays très désyndicalisé et plutôt individualiste, chacun a des attentes en ce qui concerne le dialogue social. Et envie que ça se passe mieux et plus justement.
D'un côté, l'atmosphère est lourde et tendue, de l'autre, nous avons tous des attentes et des espoirs.

Des années de lutte qui se sont finies avec mon licenciement sont venus quelques témoignages d'anciens collègues. Très impliqués ou pas dans le mouvement, ils en ont tous appris quelque chose... et ça donne de l'énergie de le savoir.

lundi 18 octobre 2010

La fin du père Noël

Quand ma fille est née, je me suis posé la question de savoir s'il y aurait ou non Père Noël chez nous.
Son père et moi y étions par principe plutôt opposés, mais on ne vit que rarement dans une bulle, et, au fil des ans, le vieux bonhomme a pris ses quartiers dans ma maison.


Quasiment chaque année, nous partons dans la famille au moment des fêtes, ma fillette et moi, en laissant une assiette de friandises, un verre de lait et des carottes pour les rennes.
Et magie de Noël, nous les retrouvons à demi consommés en rentrant, avec un mot de remerciements, et puis des cadeaux.

Depuis deux ans, je me demande ce qu'en pense la fillette qui grandit. Et à chaque fois, elle me montrait qu'elle savait plus ou moins à quoi s'en tenir, mais qu'elle voulait continuer à y croire. Je me demandais si ce n'était pas pour ne pas me faire de la peine à moi, même.

Et puis hier, alors qu'elle aura 9 ans le moins prochain, nous avons réglé la question.
Elle est venue me voir, l'air de rien. Pour me dire que cette année, elle veut préparer elle-même des cadeaux pour la famille. Alors j'ai saisi la perche.
"- Tu veux me dire quelque chose, non ?
- Le père Noël, il existe ?
- Tu en penses quoi, toi ?
- ...
- Je crois que tu sais.
- Je veux que tu me le dises. Maintenant."
Et hop, voila, classée, l'histoire. Avec des rires. Parce qu'elle m'a trouvée plutôt douée comme père Noël et même comme petite souris qui a su laisser un tas de petits mots avec une écriture qui ne ressemble pas (trop) à la mienne.

Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai un costume de sorcière à préparer, maintenant.

mardi 12 octobre 2010

Se jeter à l'eau

Il y a des matins où on sait qu'on a beaucoup à faire mais pas par quel bout commencer.
Un peu comme quand on a du mal à entrer dans l'eau, à la piscine, assis sur le bord, glissant progressivement. Les pieds, les mollets, les cuisses, et puis on remonte les jambes, parce qu'elle est froide. Et puis on y retourne, et on essaye de passer avec panache le cap du ventre. Parce qu'une fois qu'on a le ventre dans l'eau, on peut s'habituer à la température. Là, il faut vite s'élancer, d'un coup, sinon on n'ira pas.

Il y a donc des matins comme ça. On passe en revue ce qui nous attend dans la journée. Qui en croquant une tartine, qui en se brossant les dents. On voit les taches de la journée s'agencer dans son esprit, on commence une chose ou une autre, mais doucement, presque mollement. Un peu hésitant devant les échéances. Y aller, laisser le temps s'étirer encore un peu en longueur ?
Et puis que faire en premier ? Le long boulot qui nous attend, le vrai ? Ou des taches annexes qu'on repousse depuis longtemps ? Et tiens, si on faisait une liste pour éclaircir tout ça ?
Je suis toujours admirative des gens rigoureux qui savent se mettre au boulot sans état d'âme.

Tourner encore un peu autour du pot, parce qu'on sait que quand on s'y mettra, le travail s'avèrera de longue haleine. Et demandera de la ressource. Mais qu'on y trouvera intérêt et joie. Comme la joie des muscles qui tirent après des dizaines de longueurs, celle de sentir que son corps répond. La jubilation de voir les idées s'enchainer ou quelque chose sortir de ses mains.



d'après Un jour ici ou là, Richard Bacquié (vu au Centre Pompidou de Metz, d'autres images )

dimanche 10 octobre 2010

Changement d'air

Ça y est, j'ai modifié l'espace.

Ça ne me plait pas encore tout à fait (j'ai eu un mal fou à retrouver comment faire les modifications que je voulais apporter au modèle), je n'arrive pas à réintégrer les anciens commentaires... mais, ça apporte un nouveau petit souffle.

J'ai même redonné vie à mon blog-images, c'est dire si je suis motivée !

jeudi 7 octobre 2010

Bidouillage de forme

J'essaie de revoir la forme de ce blog...
mais blogger a pas mal changé, du coup, je tâtonne.
Et en parallèle, je me cale sur les horaires des activités de ma magicienne de fille, je ris à ses mots d'esprit, je regarde des films et fais de la confiture avec elle et je tricote l'écharpe qui lui manque pour cet hiver.
Je l'emmène faire des visites médicales de contrôle, elle en sort déçue de ne pas devoir porter de lunettes... mais avec un peu de chance, elle est bonne pour l'appareil dentaire.

Je réfléchis aux brèches qui continuent à s'instaurer à tous les étages du systèmes social à chaque flash d'infos que j'entends. Et puis je soigne mes maux imaginaires en voyant des médecins et je travaille aussi (un peu).
Ça bouillonne dans mon esprit, pas encore trop dans mes écrits, mais ça avance.

Enfin tout ça pour dire que si tout va bien, ça devrait changer un peu ici, question de patience.

jeudi 30 septembre 2010

Hypocondrie, mon amie

Depuis le début de la semaine dernière, il m'est apparu que je ne pouvais plus reculer devant le boulot qui me guette du coin de l'œil.

Bizarrement, au lieu de m'y coller comme toute personne sensée, j'ai été assaillie par une nuée de symptômes de tout un tas de maladies diverses. Avec en point d'orgue un vrai blocage des épaules et du diaphragme. Ben oui, je ne vais pas être bloquée dans mon boulot par un bête rhume, quand même.
Pour faire bonne mesure, j'ai entamé la Maladie de Sachs, ça permet d'alimenter la machine à cogiter à peu de frais.
Après une semaine de douleurs et de scrutation de mon état, j'ai fini par m'y faire : je dois me mettre au travail, et tant pis (tant mieux) si mon avenir professionnel dépend de ce que je vais faire là, tout de suite.
Étonnant comme ça fait disparaître les symptômes, de changer d'attitude.

Une de mes copines est médecin aux urgences. Hier, on parlait de nos cancers et/ou anévrismes imaginaires... Elle m'a conseillé de me documenter sur la sclérose en plaque, il parait que ça présente un bon potentiel de symptômes à exploiter...



PS : apparemment, j'ai un problème de commentaires... si quelqu'un le voit, peut-il me mailer pour me dire ce qu'il en est ? merci.

jeudi 23 septembre 2010

Interlude musical

En raison de l'appel par plusieurs organisations syndicales à la journée d'action pour les retraites , nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de vos émissions...

Avant, ça m'embêtait drôlement, ces ruptures dans ma routine de réveil, les matins de grève.

Et puis en fait, la programmation musicale est tellement chouette, que finalement j'aime bien ces matins hors du temps, de temps en temps. Il y a bien des morceaux qui me plaisent moins, mais dans l'ensemble, cet enchainement, varié, m'emmène à droite à gauche dans des endroits où je ne serais pas forcément allée.
Et puis il y a toujours des chansons que je traine depuis longtemps, alors que demander de plus ?




(d'aller manifester !)

PS : j'ai hésité avec 5 ou 6 autres, mais c'est la chanson qui m'a vraiment sortie du sommeil.

mardi 21 septembre 2010

L'Italie et moi (1er temps)

Vous en souvenez peut-être, parce que j'en ai déjà parlé ici et , ou vous le savez, mais je suis à moitié italienne.

A moitié, c'est un concept intéressant mais ça reflète mal la manière dont je le ressens. Je dirais plutôt que je suis alternativement française (parfois lorraine, parfois parisienne, parfois la gamine du quartier d'Amiens où j'ai grandi) et italienne. Mais pas italienne comme quelque chose que j'ai connu et vécu. Italienne comme quelque chose qui viendrait de loin, par essence, en quelque sorte.

C'est venu la première fois que j'ai mis les pieds dans la région de ma fille. J'étais chez moi, tout simplement. Sans que ce soit vraiment explicable.
J'avais eu peu de vrais contacts avec le pays avant ça. Juste que je me souviens des chansons en dialecte que ma grand-mère nous chantait quand nous étions petits, de ses disputes avec mon grand-père, en italien forcément, alors que les bons moments étaient plutôt en français, de la nourriture, bien sûr, avec les plats codifiés selon la fête du moment.

Plus tard, nous avons vécu à Grenoble. Là, il y a une communauté suffisamment grande et qui n'a pas coupé le lien pour qu'il y ait des cours d'italien à l'école primaire. Je les ai suivis un an, ces cours, et nous sommes partis 2 jours à Gênes en voyage scolaire.
Un souvenir de spaghetti au pesto (et d'enfants horrifiés par cette sauce sans tomate), de chambres dans une maison de bonnes soeurs, avec crucifix au-dessus du lit et de bananes récupérées sur le port de Gênes (la trouille qu'on se donnait à imaginer la tarentule cachée dans un régime).

Et puis plus de contact pendant pas loin de 15 ans, comme si ce morceau d'identité n'avait jamais existé.

mercredi 15 septembre 2010

Caos calmo

Il y a des livres que je termine à regret. Allez savoir pourquoi, Chaos calme (Caos calmo en VO) de Sandro Veronesi en fait partie.

Peut-être parce que je l'ai commencé cet été, à la plage, sous le soleil du sud de l'Italie. Sur cette plage qui m'est chère. Et que le finir, c'est finir vraiment les vacances.

Ou parce qu'il est comme ces gens qu'on n'approche difficilement mais qu'on ne veut plus quitter une fois qu'on les connait mieux.

Ou peut-être parce que le thème n'en est pas facile : le décès d'un très proche et comment le monde se recompose après. Ce qu'on éprouve, ce qu'on n'éprouve pas, et ce que ça génère en nous.

Sans doute parce qu'il parle de liens familiaux (de parents et enfants, entre frères), et que c'est un sujet qui m'est cher.

Et parce que j'ai aimé ces scènes qui racontent comment les autres vous mettent face à ce qu'ils attendent de vous dans des circonstances pénibles. Et les portraits brossés en quelques pages, à coup de petits détails.

Et puis, parce que derrière un air de petit bouquin, il y a une richesse qui ne saute pas aux yeux.


Sûrement aussi parce qu'après une scène de départ vive et forte, c'est un récit qui vous emmène dans une lenteur et une immobilité qui n'en sont en réalité pas.

Un de ces livres dont on a envie de remercier l'auteur de nous rendre un peu plus attentif au monde, malgré quelques longueurs apparentes.
Typiquement le genre de livre qui me donne envie de savoir mieux l'italien pour le lire en VO...

En attendant, j'ai très hâte de voir la version filmée (en italien, s'il vous plait). Pour voir comment cette histoire presque statique a pu être transcrite. Et puis pour Nanni Moretti, bien sûr.

lundi 13 septembre 2010

Sur le chemin du métro

Le matin, quand je vais prendre le métro, je vois souvent les mêmes gens qui regardent passer les autres, ceux qui vont au travail, ou ailleurs (allez savoir où ils vont vraiment, tous ces gens).

Souvent sur la place qui mène à la station, depuis 3 ou 4 ans, il y a celui qui demande "vous avez pas une p'tite pièce", de sa voix usée, éraillée, sur ce ton à moitié agressif, à moitié suppliant.

Plus loin, dans l'espèce de tunnel, il y a un musicien. Un monsieur tout rond, yeux bridés, sourire sympathique, guitare qui ne se fatigue jamais. Il a toujours l'air de bonne humeur, hiver comme été, avec sa pile de CD et ses airs qu'on aime forcément, et qu'on fredonne quand on ne le voit déjà plus. Mrs Robinson, des chansons des Beatles...

Et puis, en arrivant à la station, cette dame qui a la cinquantaine et des cheveux taillés de travers, que je vois depuis que j'habite dans le coin... 12 ans maintenant. Le matin, un homme l'accompagne puis il revient la chercher en fin de matinée. Il la protège, sans doûte. Au début, elle était toujours avec un autre, un type en mauvais état, qui un jour a disparu. Elle a un regard qui me donne de la peine, jour après jour.

Le soir, en rentrant, il y a le marchand de fleurs, qui embauche des gens pour tenir son étal. Souriant.
Et puis parfois la dame.
Et presque toujours celui qui cherche "une p'tite pièce".
Et un autre, que je vois aussi depuis le début. Un monsieur presque vieux, d'une dignité impressionnante avec sa barbe et ses longs cheveux propres et son air de sage. Il est assis et il lit. Il a l'air libre.

jeudi 9 septembre 2010

Cent fois sur le métier tu remettras l'ouvrage

et sans rechigner, s'il te plait.

Voila donc 9 mois que je suis officiellement sans emploi.
Au début, je ne l'ai pas trop remarqué. Pour plusieurs raisons.
D'abord parce que le plan de licenciement a mis des mois à se mettre en place, et que si je n'avais plus de missions officielles liées à mon poste, mes attributions de représentante du personnel m'ont tenu (très) occupée pendant quelques mois.
Puis les licenciements ont eu lieu. Et nous, salariés protégés, avons été installés dans des locaux à part en attendant l'autorisation administrative de licenciement.
Une espèce de routine bizarre, dans des locaux déserts, s'est installée. On se retrouvait quelques jours par semaine, un peu avant l'heure du déjeuner, et c'était plutôt sympa d'aller manger un morceau entre quelques uns dans le quartier Montorgueil avant d'être dispersés aux quatre vents.
A côté de ça, on profitait de l'endroit pour se préparer plus ou moins assidument à la suite.
Dossiers pour reprendre l'école pour les uns, réflexion sur une entreprise à créer ou un nouveau boulot pour les mêmes et pour d'autres, grand voyage pour certain.

Et puis, on nous a gentiment (mais fermement) prié de lever le camp quand l'inspection du travail nous a rendu notre liberté.

A ce moment-là, j'avais déjà fait ma rentrée dans ma reprise d'études, et un autre rythme de travail s'était installé. Je ne me suis pas encore sentie "inactive". D'ailleurs je ne l'étais pas, entre le travail des cours et les travaux que je faisais pour réaménager mon chez moi.
Et puis l'année scolaire s'est terminée, et c'est le moment où j'ai lâché.
Comme ça, pouf.

Six semaines de vacances, avec une voiture. Luxe. La pounette et moi, nous avons pu aller où nous voulions pendant tout l'été. Grand luxe, même.
Toujours pas de sentiment de non-emploi pour moi. Normal, je n'ai pas arrêté de faire des choses pendant ces six semaines.

Et puis voila la rentrée, un rythme à trouver... et une thèse professionnelle à écrire, qui doit servir de base à ma future activité. Et c'est maintenant que je prends la mesure de mon nouveau statut un peu précaire, même si j'ai plutôt confiance dans l'avenir. Parce que mon idée me plait à moi et à ceux avec qui je veux travailler, et qu'elle intéresse les gens à qui j'en parle. N'empêche, tout repose sur moi et ça, l'air de rien, ça me met une petite pression.

mardi 7 septembre 2010

On y retourne

*titre trompeur*

On n'y retourne pas, on va faire autre chose.
Pour autant qu'on puisse faire autre chose, bien sûr.

Donc voilà, bientôt 18 mois sans écrire ici, sans vraiment écrire d'ailleurs, et puis je me rends compte que j'ai besoin de me construire un peu de structure pour pouvoir avancer sur le chemin que j'ai commencé à me tracer.

Bientôt 18 mois, la fin de 10 années de travail dans la même boîte (ou presque, puisque c'était une expérience sismique), un nouveau métier à inventer, une thèse professionnelle à écrire.
Beaucoup de choses pendant ce temps, beaucoup, à tous les niveaux. Et encore beaucoup d'autres à venir.
Et donc, pas d'écriture pendant ce temps, pas vraiment.

Je remets donc le métier sur l'ouvrage. On verra comment ça se passe.