samedi 27 novembre 2010

Montagnes russes

1ère partie, écrite en mai 2005

Depuis quelques années, ma vie passe par des hauts et des bas. Comme tout le monde, certes, mais avec beaucoup de dénivelé à chaque fois, et toujours soudainement. Genre vu de l'extérieur, ça semble pas impressionnant, mais dans la nacelle, parfois ça secoue bien.
Ce qui me plairait, ou plutôt ce qui me reposerait, ce serait une vie normale, régulière, de la stabilité et de la constance en quelque sorte.

Un peu à l'image de mon patron, en fait, qui en six mois de présence, n'a jamais pu nous fournir la moindre réponse à une question tout seul et nous a lu à chaque fois des messages de ses patrons à lui ou de notre futur repreneur, mais jamais un truc de lui. Un remarquable effort de constance, non ?

Tout compte fait, je vais plutôt garder mes montagnes russes et tenter d'en adoucir les reliefs... Ce sera mieux que le grand ennui.

*** 


2ème partie, novembre 2010

J'ai changé de montagnes russes. Cette fois, je les ai choisies.
Cette idée de changer de voie que j'ai saisie quand j'ai été licenciée l'implique. Ce n'est pas toujours confortable. Ça me donne parfois des frayeurs : qu'est-ce que je vais faire si ça ne marche pas ? Est-ce bien prudent de s'engager sur un chemin sans filet de sécurité avec cette fillette qui n'a rien demandé ? Est-ce que je saurai m'organiser assez pour me débrouiller et qu'on vive correctement ?
Mais aussi des moments de joie, quand je vois que ça avance, quand je peux passer du temps sur des sujets qui m'intéressent vraiment, quand je me sens en accord avec moi-même dans mon activité.
La grande différence par rapport à il y a 5 ans, c'est que je ne subis plus dans la même mesure les cahots de la route parce que je l'ai aplanie et balisée, que j'ai mis des protections autour et des amortisseurs. 

Il y a quelques jours, j'étais en plein doute, quelques discussions, quelques éléments de réflexion glanés ici et là, quelques nouveaux contacts, quelques bonnes nouvelles plus tard, ça va mieux. La motivation est là, et d'un coup, tout va plus vite.

jeudi 18 novembre 2010

N°11



Elle a toujours eu ce regard à la fois doux et malicieux, à tous les âges. Celui de quelqu'un dont on ne se doute pas un instant qu'il vient de vous jouer une bonne blague.

Ce regard qui fait qu'on lui pardonne tout.
Les pièces chapardées dans le porte-monnaie de maman pour nous acheter des bonbons.
Les mauvaises notes parce qu'elle avait trop rêvassé au lieu d'apprendre ses leçons.
Les sales blagues faites aux garçons qui nous embêtaient en essayant de soulever nos jupes.
Le garçon dont je rêvais et qui l'a choisie, elle, pour son regard rieur...

Nous avons grandi l'une à côté de l'autre, pas jumelles, mais tout comme. Malgré les quelques mois d'écart, dans la même classe, avec les mêmes amis.
C'est vers elle que je me tournais quand j'avais besoin d'aide, c'est vers moi qu'elle venait soulager ses chagrins.
Et nos fous rires, à se rouler dans nos lits jumeaux quelle que soit la blague, aussi peu drôle soit-elle, qui les faisait durer des heures.

Nos vies suivent leurs chemins, différentes l'une de l'autre. Parfois nous nous sommes opposées. Très fort, et ça arrive encore de temps en temps.
Mais quand elle me sort ce regard-là, rien ne peut me séparer de ma sœur.



Ma participation au jeu d'Akynou
et une dédicace à ma sœur et à mon frère, parce que lui aussi.

jeudi 4 novembre 2010

Un pas après l'autre

Non, je ne suis pas repartie dans les limbes du net.


Mais après bien des angoisses, j'ai réussi à me lancer pour de bon dans mon travail. Pour dire la vérité, on m'a un peu poussée, mais le résultat est là, alors j'en profite.
L'angoisse du lendemain, parce que j'ai du mal avec l'incertitude qui pèse sur mon avenir professionnel, et donc sur la stabilité du toit que j'ai mis sur nos têtes, à la pioute et à moi. Alors qu'objectivement, je n'ai jamais eu autant de possibilités devant moi, ni autant pour faire face en cas de coup dur...

Et aussi, l'angoisse de la page blanche.
Du coup, j'ai envoyé ma candidature dès à présent pour commencer mon activité en freelance et ça me fait avancer sur ma fameuse thèse. J'écris, je formalise le questionnaire que j'irai proposer en entretien.
Je lis des tas de choses sérieuses et intéressantes sur le monde du travail, et surtout sur le dialogue social. Je regarde des documentaires et des films, je réfléchis.
J'en parle autour de moi, ça intéresse les gens, on dirait. Paradoxe de notre pays très désyndicalisé et plutôt individualiste, chacun a des attentes en ce qui concerne le dialogue social. Et envie que ça se passe mieux et plus justement.
D'un côté, l'atmosphère est lourde et tendue, de l'autre, nous avons tous des attentes et des espoirs.

Des années de lutte qui se sont finies avec mon licenciement sont venus quelques témoignages d'anciens collègues. Très impliqués ou pas dans le mouvement, ils en ont tous appris quelque chose... et ça donne de l'énergie de le savoir.