dimanche 27 mars 2005

Epreuve de zénitude (niveau 2)

Un jour, je finirai par être intronisée maître zen. Mais pas tout de suite, je vous rassure immédiatement.

Vous ne me croyez pas ? Bon, d'accord, j'illustre le propos.

Ce matin, pleine d'entrain, j'emmène ma progéniture faire les courses, pas au marché, non, à l'intermarché du coin.
Youpi, youpla, le soleil est là, on y va.

J'ai sur l'épaules mon panier indien et dans celui-ci, mon caddy de mémère non assumé : un sac souple à roulettes qui se replie entièrement.
Ma minette a décidé de participer activement au ravitaillement maison et porte elle aussi son panier en osier multicolore.

Un truc qui regonfle le moral (et l'égo de maman, aussi), c'est quand la plupart des gens se mettent à sourire dès que votre enfant et vous entrez dans leur champ de vision. Et c'est comme ça sur tout le chemin. Limite, ils lancent des pétales de rose sous nos pas. Bon, ok, j'exagère. Mais à peine.

On arrive au supermarché, et le sort devient soudainement hostile.
D'abord, au bout de quelques instants, une des roues de mon sac se décroche. Et bien sûr, l'écrou-capuchon qui la tenait a disparu.
Je la replace, respire par le ventre et garde mon calme. On continue et je ne soupire pas devant le monde aux caisses.
Non, nous attendons patiemment.
J'en profite pour ajouter du nutella (40 ans cette année !) et des kinder country à mes emplettes (ils mettent de la drogue dans les produits ferrero, c'est pour ça qu'il y a un tel niveau d'addiction (savez-vous d'ailleurs que ferrero a été débouté pour sa plainte contre une comique djeunz (je ne cite pas son nom, les fans de Michel Leeb déboulent déjà par car avec leurs ricouestes, ça n'irait pas du tout)? En effet, le juge a estimé que dire que les patrons de cette marque étaient fascistes ne constituait pas une insulte).
Au moment précis où je me dis "han mais il me faudrait des stimorol original sans sucre mais où sont-ils ?" (c'est dire que nous touchons au but), LE bruit :
PAF SPLAAAASSSSSHHHHHHHHH !

Il me faut 2 secondes entières pour connecter mes neurones et comprendre : la dame derrière moi a percuté mon sac à roulettes qui est tombé, et le CCCHHHH qui persiste, c'est la bouteille de limonade en verre qui vient de se casser à l'intérieur.
Bon, j'avoue, après la semaine pourrite que j'ai passée (à part mercredi, un 4/5è payé 100% m'irait très bien... ben quoi, c'est ce qu'a ma DRH, elle peut bien me l'accorder, non ? vraiment pas ? pfff), cette fois, je n'ai pas respiré par le ventre.
Surtout que le temps que je bouge, la dame avait ouvert mon sac pour sortir les morceaux de verre et les courses à ma place. Elle se répand en "j'ai pas fait exprès, en plus, votre sac est pas stable" pendant que je tente de me maîtriser. Même j'essaie de dire qu'en effet, ce sont des choses qui arrivent et qu'elle me laisse faire.
Elle revient à la charge, pendant que je me coupe.
Pour me calmer, je pars chercher une nouvelle bouteille de limonade.
"J'ai eu peur du bruit. Tu es fâchée, maman ?"
"Oui, je suis énervée, je crois que la dame l'a vu d'ailleurs."

Retour à la caisse :
Ma fillette : "Maman, elle est pas contente du tout qu'on casse la bouteille"
La dame : "pardon ?"
Moi : "oui, c'est énervant, ce genre de situation, je comprends que ça puisse arriver, mais ça énerve parfois. Enfin, ce n'est pas grave, bien sûr" (je suis juste super contente d'avoir bloqué la caisse 10 minutes, de rentrer avec des courses collantes et un doigt coupé).
Elle : "j'ai pas fait exprès"
Moi (souriante (jaune)) : "oui, je l'espère"

On finit par lever le camp. En chemin, je surveille la roue.
A mi-distance, je constate que mon kilo de gros sel, déjà baptisé à la limonade, a crevé et se vide à l'intérieur du sac, cool.
Puis, que le sac à roulettes a été troué par un morceau de verre, yes !
En vidant le sel par la fenêtre, je fais tomber la roulette, super !

Finalement, je vais me remettre aux listes que je laisse sur la table et les placards se remplissent en mon absence. Le marché, c'est mieux pour moi.

Et puis, Heidi a égayé ma matinée. Triple merci de ma fillette et moi.

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