jeudi 24 mars 2005

Bouquinage

Cette note intéressera Angel, puisqu'elle me l'a demandée, mais j'espère qu'elle ne sera pas la seule...
Les livres sont mes amis. D'abord, parce qu'apprendre à lire a été une des choses les plus marquantes de ma vie et que depuis je n'ai plus jamais passé plus de quelques jours sans mettre le nez dans un livre.
Et puis, parce que j'y déniche toujours des émotions, des connaissances, de tout.
J'aime beaucoup partager ce que je tire d'un livre comme on partage de bonnes choses, offrir ceux qui m'ont marquée.

Combien de livres lisez vous par an ?


C'est variable, en fonction du rapport que je noue avec le livre que j'ai dans les mains. Parfois, je me dépêche d'en finir un qui m'agace, parce que j'ai du mal à abandonner complètement, ça me culpabilise... D'autres fois, je traîne sur un autre qui me plait trop pour me résoudre à le poser.
Je lis souvent aussi 2 ou 3 livres à la fois.
Au total, je dirais entre 60 et 100 livres par an.

Quel est le dernier livre que vous ayez acheté ??


Les livres que j'achète peuvent rester longtemps dans ma bibliothèque avant que je les lise. Parce que si on me lâche dans une librairie, je suis prise de frénésie, surtout depuis que je travaille loin de tout.
Mon dernier achat, c'est ça :
James Ellroy, dont le Dalhia Noir m'avait régalée, un gros pavé qu'on n'a pas envie de lâcher... et que j'ai oublié dans un local syndical alors que j'en étais en plein milieu... Vous avez dit frustration ?

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?


Demain ou après-demain, j'aurais répondu ça :
dévoré très vite, parce que captivant, aussi loin de moi que soit son sujet.

Pour de faux, le dernier livre était d'Etty Buzyn : Papa, Maman, laissez-moi rêver.
Pour de vrai, c'était les Aventures de Babar avec ma fillette (trop horrible, la mort de la maman) et
lu après le tome suivant, plein de générosité. Comme tout Kingsolver. Mon préféré est Les Yeux dans les Arbres, fantastique histoire à 4 voix.

Listez 5 livres qui comptent beaucoup pour vous ou que vous avez particulièrement appréciés.


J'aurai pu en citer beaucoup : des classiques, du Merle, du Sartre, du Pennac, du Fante père et fils, du Gemmell, et bien d'autres encore, mais je joue le jeu, et me limite à quelques très marquants.

Le premier livre qu'on m'ait offert.
Le Père Noel, trop attentionné, m'avait livré 3 livres de la Comtesse de Ségur, et j'ai commencé par celui-là. Gaspard travaille bien à l'école et la vie lui sourit, alors que son frère est un cancre qui finit mal. Une vraie leçon de vie, non ?

Echine, de Djian, c'est mon premier livre adulte. Djian, c'est un univers spécial, mais je m'en délecte toujours, j'aime à relire des phrases très travaillées, relire Sotos dans l'ordre du livre ou l'ordre des tercios (qui est inversé dans le livre). J'aime aussi ses personnages un peu marginaux. Et puis j'aime que Djian vous pousse vers d'autres écrivains : Fante, Hemingway, Brautigan...

Le Pendule de Foucault d'Umberto Eco. C'est un livre dense et riche, que j'ai lu et relu et que je relis parfois. Après, on voit des complots de Templiers partout, et surtout, on cherche des liens entre tout ce qu'on apprend. Et puis, c'est Eco, du contenu et de la fantaisie en même temps.

Les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin. Des amies m'ont offert les 6 tomes quand ma pounette est née, c'était mon cadeau de naissance, et je les ai spécialement savourées pendant nos siestes de congé maternité.

Pour qui sonne le Glas. Hemingway, c'est L'Ecrivain, ce qu'il écrit vit et souffre, c'est d'une humanité rare et l'écriture est belle. Depuis, on m'a offert l'intégrale dans la Pléiade, un beau cadeau.

Desproges, j'ai passé mon adolescence avec sous la main un recueil emprunté longuement à mon père, qui regroupait Les Chroniques de la Haine Ordinaire, Le Manuel du savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis et Le Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien-nantis.
Un vrai bijou de dérision et de 25è degré, qui me permet de ricaner à part moi quand je croise des collègues bordelais et me dis intérieurement que "les bordelais sont laids", ce qui, si je le leur disais, provoquerait infailliblement une bonne guerre, ce qui ne nous ferait pas de mal, ma bonne dame.
Quand ma fille sera grande, je laisserai négligemment trainer mon intégrale de Desproges pour qu'elle puisse en profiter.

Comment ça, ça fait six ?

A qui passez vous le relais et pourquoi ?


A qui voudra se découvrir un peu et nous faire partager un peu de lui.

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