Un pas, une pierre, un chemin qui chemine,
Un reste de racine, c'est un peu solitaire,
C'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil,
C'est la mort, le sommeil, c'est un piège entrouvert.
Un arbre millénaire, un noeud dans le bois,
C'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'air,
C'est un tronc qui pourrit, c'est la neige qui fond,
Le mystère profond, la promesse de vie.
C'est le souffle du vent au sommet des collines,
C'est une vieille ruine, le vide, le néant,
C'est la pie qui jacasse, c'est l'averse qui verse
Des torrents d'allégresse, ce sont les eaux de Mars.
C'est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent,
C'est la main qui se tend, c'est la pierre qu'on lance,
C'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine,
Un reste de racine, c'est un peu solitaire.
C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose,
Le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire,
Une écharde, un clou, c'est la fièvre qui monte,
C'est un compte à bon compte, c'est un peu rien du tout.
Un poisson, un geste, c'est comme du vif argent,
C'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qui nous reste,
C'est du bois, c'est un jour le bout du quai,
Un alcool trafiqué, le chemin le plus court.
C'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé,
La voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue,
Un pas, un pont, un crapaud qui croasse,
C'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon,
C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces,
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie.
Une pierre, un bâton, c'est Joseph et c'est Jacques,
Un serpent qui attaque, une entaille au talon,
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine,
Un reste de racine, c'est un peu solitaire.
C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison,
C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars,
La promesse de vie, le mystère profond,
Ce sont les eaux de Mars dans ton coeur tout au fond.
Un pas, une "pedra é o fim do caminho
É um resto de toco, é um pouco sozinho...",
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine,
Un reste de racine, c'est un peu solitaire.
C'est pour très bientôt.
(Merci messieurs Jobim et Moustaki pour ce petit bonheur de chanson)
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