samedi 11 novembre 2006

Fragments d'une semaine et quelques jours

La force et la fragilité alternées de mes grands-mères. Sentiment mêlé de tendresse de le voir encore vaillantes malgré l'âge, d'affection de les voir cuisiner pour nous quand elles ne le font presque plus pour elle, d'urgence à passer du temps avec elles, de mélancolie en voyant leurs forces décliner, d'agacement aussi parfois parce que les mauvais côtés de leurs caractères respectifs ne vont pas en diminuant.

Le coeur serré en les quittant.

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La chambre délaissée de ma cousine la benjamine, partie vivre au loin avec son amoureux. Nous n'avons pas passé beaucoup de temps ensemble toutes les deux, à cause de la distance et de l'écart d'âge. Pourtant, même en son absence, j'y trouve encore quelque chose de complice, dans son sourire espiègle de petite fille sur les photos, dans la phrase écrite sur la porte, dans les livres sur l'étagère, dans son humour qui flotte toujours dans la pièce, dans des petits détails, anodins sûrement, révélateurs quand même. Il n'y a pas de doûte quand je suis dans cette chambre, nous sommes de la même famille (et ce qui nous rassemble n'est pas la même chose que ce qui rassemble nos mères).

Chez la cadette, le délice dans l'assiette et la chaleur de sa maison et dans le soin qu'elle met à nous recevoir, le plaisir des promenades dans la ville (et trouver des boutiques, et baver devant les vitrines de nourriture, et parler de recettes).

Avec l'aînée, sortir un peu de l'héritage familial qui nous a pesé à chacune sans qu'on se le dise jamais. Retrouver la compréhension d'il y a longtemps. Et s'amuser de voir nos petits jouer en criant.

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L'accent lorrain qui revient en quelques heures, alors que je n'ai plus vécu dans le coin depuis mes 3 ans. Les éclats de rire avec mon oncle, la manière qu'a ma tante de me faire sentir comme à la maison dès que je passe la porte, les gentils chambrages familiaux.

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Un peu de désarroi devant l'incompréhension qui existe entre des gens qui vivent si près les uns des autres, l'impression que la distance physique aide parfois à l'empathie.

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Mon plaisir du matin quand je suis là-bas, lire le journal après le petit déjeuner. C'est le seul journal que je prends vraiment plaisir à feuilleter longuement (mais seulement chez ma tante ou ma grand-mère paternelle, ailleurs ça n'a pas le même goût).

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Me faire engueuler parce que je n'ai pris que 4 morceaux du ragù de ma grand-mère, et seulement 2 assiettes de pâtes. Et qu'en plus je n'ai pas mangé de pain et ne veux ni jambon, ni banane pour finir le repas.

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Rentrer à la maison.

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Des discussions longues, fatigantes, mais, j'en suis sûre, enrichissantes maintenant ou plus tard, ici ou ailleurs.

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Une fillette qui perd une dent (encore), le décompte des jours avant ses 5 ans (déjà).

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Abd Al Malik sur Inter, ce matin.
(et hop une nouvelle chanson du samedi)



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Et puis encore, et puis encore...

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