Vous en souvenez peut-être, parce que j'en ai déjà parlé ici et là, ou vous le savez, mais je suis à moitié italienne.
A moitié, c'est un concept intéressant mais ça reflète mal la manière dont je le ressens. Je dirais plutôt que je suis alternativement française (parfois lorraine, parfois parisienne, parfois la gamine du quartier d'Amiens où j'ai grandi) et italienne. Mais pas italienne comme quelque chose que j'ai connu et vécu. Italienne comme quelque chose qui viendrait de loin, par essence, en quelque sorte.
C'est venu la première fois que j'ai mis les pieds dans la région de ma fille. J'étais chez moi, tout simplement. Sans que ce soit vraiment explicable.
J'avais eu peu de vrais contacts avec le pays avant ça. Juste que je me souviens des chansons en dialecte que ma grand-mère nous chantait quand nous étions petits, de ses disputes avec mon grand-père, en italien forcément, alors que les bons moments étaient plutôt en français, de la nourriture, bien sûr, avec les plats codifiés selon la fête du moment.
Plus tard, nous avons vécu à Grenoble. Là, il y a une communauté suffisamment grande et qui n'a pas coupé le lien pour qu'il y ait des cours d'italien à l'école primaire. Je les ai suivis un an, ces cours, et nous sommes partis 2 jours à Gênes en voyage scolaire.
Un souvenir de spaghetti au pesto (et d'enfants horrifiés par cette sauce sans tomate), de chambres dans une maison de bonnes soeurs, avec crucifix au-dessus du lit et de bananes récupérées sur le port de Gênes (la trouille qu'on se donnait à imaginer la tarentule cachée dans un régime).
Et puis plus de contact pendant pas loin de 15 ans, comme si ce morceau d'identité n'avait jamais existé.
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