Le matin, quand je vais prendre le métro, je vois souvent les mêmes gens qui regardent passer les autres, ceux qui vont au travail, ou ailleurs (allez savoir où ils vont vraiment, tous ces gens).
Souvent sur la place qui mène à la station, depuis 3 ou 4 ans, il y a celui qui demande "vous avez pas une p'tite pièce", de sa voix usée, éraillée, sur ce ton à moitié agressif, à moitié suppliant.
Plus loin, dans l'espèce de tunnel, il y a un musicien. Un monsieur tout rond, yeux bridés, sourire sympathique, guitare qui ne se fatigue jamais. Il a toujours l'air de bonne humeur, hiver comme été, avec sa pile de CD et ses airs qu'on aime forcément, et qu'on fredonne quand on ne le voit déjà plus. Mrs Robinson, des chansons des Beatles...
Et puis, en arrivant à la station, cette dame qui a la cinquantaine et des cheveux taillés de travers, que je vois depuis que j'habite dans le coin... 12 ans maintenant. Le matin, un homme l'accompagne puis il revient la chercher en fin de matinée. Il la protège, sans doûte. Au début, elle était toujours avec un autre, un type en mauvais état, qui un jour a disparu. Elle a un regard qui me donne de la peine, jour après jour.
Le soir, en rentrant, il y a le marchand de fleurs, qui embauche des gens pour tenir son étal. Souriant.
Et puis parfois la dame.
Et presque toujours celui qui cherche "une p'tite pièce".
Et un autre, que je vois aussi depuis le début. Un monsieur presque vieux, d'une dignité impressionnante avec sa barbe et ses longs cheveux propres et son air de sage. Il est assis et il lit. Il a l'air libre.
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